dimanche 29 janvier 2012

De Mae Sot à Mae Sariang

Vendredi 27 janvier
6h, le réveil sonne. 6h35, je quitte la guesthouse et à ma grande surprise, la ville se réveille à peine. Je n'ai pas fait cinquante mètres en direction de la station de bus qu'une moto-taxi me klaxonne. C'est pas de refus! 6h45, je suis à la station où j'ai prévu de prendre un songthew pour rejoindre la petite ville de Mae Sariang, située à 226 kms au nord de Mae Sot. Mais tout ne pouvait pas être aussi parfait et j'apprends en arrivant que le "bus" de 7h00 est annulé, le prochain partira donc à 8h20. Contente de m'être levée à 6h pour finalement partir plus de 2h après...Pas grave, je suis en vacances (et en Thaïlande) donc pas pressée et encore moins stressée! Je finis donc de prendre mon petit-déjeuner et je sors un bouquin que j'ai récupéré l'autre jour à la guesthouse de Sukhothai (La Délicatesse, de David Foenkinos).
8h20, c'est parti pour 6h de route! Ca fait long mais je sais que ça en vaut la peine. La route longe la frontière birmane et la région de Mae Sariang est, parait-il, une des plus belles pour les treks.
A peine partie, je profite d'un passage à la station service pour ressortir mon pull de la valise. Il fait frais ce matin, surtout à l'arrière d'un songthew. Les deux thaïes qui m'accompagnent sortent chacune une paire de chaussettes. Avec les tongs, c'est la grande classe!
Lancé à toute vitesse (60 kms/h peut-être?), le chauffeur oublie à plusieurs reprises des passagers le long de la route! Coup de frein, un semblant de marche arrière et les pauvres oubliés, souvent chargés, qui courent à notre rencontre. Image surréaliste mais tellement authentique.
Occupée à admirer le paysage, je perds quelque peu la notion du temps mais soudain je suis rappelée à une cruelle réalité. On longe le camp de réfugiés de Mae La qui s'étend sur environ 3kms et qui abriterait environ 60 000 personnes!!! Mes sentiments sont mélangés mais quand tout d'un coup rugit dans mes oreilles la chanson de Florent Pagny "Ailleurs Land", je me dis qu'au-delà de ces barbelés, effectivement c'est...ailleurs.





Un peu plus tard, notre songthew fait un crochet par un petit village où il s'arrête. On ne sait pas trop ce qu'on attend jusqu'à ce qu'apparaisse une femme flanquée de 4 hommes. Les garçons, silencieux, s'installent sur la banquette, la femme parlemente un instant avec le chauffeur, s'éloigne et nous on repart. Au fil des kilomètres et surtout des contrôles de police, je commence à comprendre...Parfois le chauffeur s'arrête pour passer un coup de fil, raccroche, repart, quelques minutes plus tard, on arrive à un barrage, un policier s'approche, le chauffeur lui glisse un billet dans la main et personne n'a à sortir sa pièce d'identité. Peu de temps avant notre arrivée à Mae Sariang, deux scooters apparaissent de nulle part, un petit coup de klaxon au chauffeur de notre songthew et celui-ci s'arrête. Les 4 gars descendent, prennent place sur les scooters et fiuuuu, disparus!

Une fois à Mae Sariang, je cherche où dormir (cette fois je n'avais pas réservé mais j'avais quand même repéré deux ou trois adresses). La première sera la bonne. La Road Side Guesthouse n'offre rien d'exceptionnel mais c'est suffisant et puis les deux petites dames qui sont là disent oui à tout et ça, ça me fait marrer (en fait, je crois qu'elles ne comprennent pas grand-chose à ce que je leur demande mais bon…).
Il est déjà 15h, je cherche un endroit où manger assise puis je visite la ville (c'est assez rapide!).







Je tombe sur le marché du vendredi où je fais mon plein de fruits (bananes, mangue et même des fraises).





Ensuite je pars à la recherche d'une agence pour trouver de quoi m'occuper les jours à venir. Je négocie un trek de 2 jours, uniquement de la marche, avec nuit chez les Karens. Marché conclu, je repars demain matin dans les montagnes alentours!


Les anecdotes du jour:
*Je suis arrivée à Mae Sariang recouverte de la tête aux pieds d'une épaisse couche de poussière. Le songthew,on est à l'air libre, c'est sympa, mais ça l'est moins quand la route est en travaux!

5 commentaires:

  1. A plus tu avances, à plus j'ai l'impression de voyager avec toi tellement tes récits sont précis . Et aujourd'hui, je suis très sensible face à la situation de ces dizaines de milliers de refugiés et pour toi touriste, ça ne doit pas être joyeux, ces réalités de la vie !!! En attendant profites bien de ton voyage et continues à nous faire partager toutes tes émotions et tes moments de bonheur Philippe

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  2. J'admire ton courage (je te le redis, car à chaque lecture c'est ce qui me vient en tête) de partir seule à l'aventure même si je sais que tu as bien préparé ce voyage. Bonne suite à tes aventures. Bises. tata

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  3. Ces étapes de transit te permettent de découvrir un peu plus la dure réalité de ce pays trop souvent cachée par la beauté des plages et la gentillesse des habitants ... merci de nous ouvrir aussi les yeux ! Bisous on pense tous fort a toi !

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  4. Salut l'aventurière !
    Bravo pour ton blog ! Textes et images sont vraiment superbes ! Un vrai travail de reporter!
    Ton passage à la frontière birmane où tu as croisé les réfugiés nous montre bien la réalité parfois difficile, et est en pleine actualité avec le début de campagne de "The Lady" (Aung San Suu Kyi) pour les élections du 1er avril qui méneront on l'espère la Birmanie vers la démocratie ...
    Merci encore de nous faire partager tout ça !
    Plein de bises bien fraiches (c'est l'arrivée de la vague de froid en France) et bon trek dans les montagnes !

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  5. Merci à tous pour vos commentaires. C'est vrai qu'il y a énormément à voir et je me refuse à fermer les yeux face à certaines situations. Je découvre la réalité d'un pays, ses facettes les plus positives mais aussi les plus sombres.

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