mardi 31 janvier 2012

Autour de Mae Sariang

Lundi 30 janvier
9h30, je retrouve Gustavo dans une des guesthouses de la ville qui loue des scooters. Chacun sa moto. Automatique cette fois, ça devrait être beaucoup plus facile qu'à Sangkhlaburi. C'est une première pour Gustavo. On fait donc preuve d'une extrême prudence au début et on ne roule vraiment pas très vite!



A peine sortis de la ville, on se retrouve en rase campagne, au milieu des rizières.







On s'arrête pour admirer un temple des plus colorés.







Notre objectif ce matin est d'aller voir le deuxième plus gros arbre de teck de Thaïlande, d'une circonférence de 840 centimètres. Il est situé dans le petit Parc National de Salawin, à environ 25kms de Mae Sariang.
Bien indiqué depuis la sortie de la ville, un panneau situé au plein milieu d'une patte d'oie dans un petit village nous fait hésiter. "Droite? Gauche?...Gauche? Droite?" On demande notre route à deux mamies installées au bord de la route.
On enfourche de nouveau notre moto mais après une douzaine de kilomètres, on se dit qu'on a dû rater la bifurcation. On demande de nouveau notre route: il faut retourner d'environ 4kms avant de tourner à gauche. C'est parti! 4, 5, 6kms, toujours pas de panneau en vue. On s'arrête de nouveau. Un monsieur tente de nous faire un plan. On repart...On roule encore un moment et tout d'un coup ce même monsieur nous rattrape sur son scooter! "Suivez-moi, je vous y emmène!" semble-t-il vouloir nous dire!! Après deux ou trois kilomètres, on quitte la route pour emprunter un chemin de terre. Une dizaine de minutes plus tard, on arrive enfin au pied de ce fameux arbre. Franchement rien d'exceptionnel mais le thaï était quand même venu avec une idée en tête (et avec son appareil photos dans la poche!): se faire prendre en photo avec les deux farangs!





Après la pause déjeuner au bord de la route, on décide finalement d'aller jusqu'à Mae Sam Leap, un petit village au bord de la rivière Salawin qui marque la frontière avec la Birmanie.





Il est 15h; Mae Sam Leap se trouve à 30kms; en un peu plus de 30 minutes, on devrait y arriver. Oui, mais c'était sans compter sur l'état de la route qu'on allait devoir emprunter! Après quelques kilomètres, on se retrouve sur une petite route de montagne et plus on avance, plus le revêtement est mauvais. Du bitume, on passe aux gravillons; des gravillons au chemin de terre avec ses ornières et ses nids de poule et enfin on doit éviter les flaques d'eau et surtout traverser les marres de boue! Quelle aventure...On prend donc pas mal de retard et à peine arrivés au village, dans notre course contre le soleil qui se couche, on doit déjà repartir.







De retour dans la vallée, on assiste à un beau couché de soleil.







A Mae Sariang, passage obligé à la station service et on donne même un petit coup de jet aux motos, elles en ont bien besoin!


Les anecdotes du jour:
*Je me lance dans les prédictions et je suis prête à parier que demain matin (mardi 31 janvier), une souris va s'inviter dans ma chambre!!! Heureusement, je n'aurai pas le temps de la photographier, elle ne fera que passer… :-)

Trek à Mae Sariang

Samedi 28 et dimanche 29 janvier
J'ai rendez-vous à 8h30 devant le Good View Guesthouse. Je n'ai finalement pas laissé mon gros sac à mes deux petites copines de l'hôtel où j'ai passé la nuit car il semblerait qu'à 8h elles dorment encore et le rideau en fer est encore baissé au moment de quitter ma chambre. Comme presque partout ailleurs finalement et j'ai même un peu de mal à trouver un endroit pour prendre mon petit déjeuner. Etonnant quand on sait que dans certaines villes, les trottoirs sont déjà assaillis de marchands de poulet grillé ou de soupe de noodles dès 6h du matin.
8h30 donc, je fais connaissance de mes compagnons de trek. Il y a là Martin, l'allemand baroudeur qui fera figure d'ancien (48 ans), Gustavo, le brésilien qui vit en Allemagne, puis Emmanuel et Yvonne, les petits suisses de Zürich et enfin moi! Tout de suite on accroche bien; l'anglais sera la langue officielle, l'allemand et l'espagnol sont autorisés, le français absolument banni!
On prend d'abord un bus local pour se rendre à notre point de départ. Le car est bondé; nous, les blancs aux grands nez, sommes l'attraction du voyage. Après presqu'une heure de route, on descend avec notre guide Nawey et son "assistant", les choses sérieuses commencent. Et de quelle façon! Le rythme est plutôt cool (et le sera tout au long du trek) mais les premières pentes sont très très raides et le sol recouvert de feuilles mortes est parfois glissant. En haut de la première difficulté, c'est le "water break" et Nawey sort déjà les bananes, les clémentines et surtout des tiges de bambou dans lesquelles a été cuit du riz au lait de coco. Personne n'a vraiment faim mais apparemment il y en a un qui a hâte d'alléger un peu son sac alors...on mange!



On reprend notre route et une fois sortis de la forêt, les paysages qui s'offrent à nous sont déjà de toute beauté.





On atteint un village karen où nous sommes accueillis par des membres de la famille du guide et c'est chez eux, dans leur maison, que nous déjeunerons.



La cuisinière est rudimentaire et le lave-vaisselle n'est encore pas tout à fait arrivé jusqu'ici…





Il nous reste encore 3 heures de marche, de quoi croiser quelques villageois et admirer la diversité de couleurs et de terrains.

















Vers 17h30, nous atteignons le village karen d'où est originaire "l'assistant" de Nawey et c'est chez lui que nous passerons la nuit.
Les enfants sont là pour nous accueillir et leurs éclats de rire ne gâcheront en rien le moment magique qui nous attend...un magnifique coucher de soleil au sommet des montagnes.









L'heure du dîner approche et même s'ils ne partagent pas le repas avec nous, nous avons des invités ce soir. Une grand-mère bien loquasse à qui on doit se contenter de répondre par un sourire et son petit-fils, un peu timide et totalement intrigué par les appareils photos.





Et c'est entre eux deux que je passerai la nuit, installés dans la "cuisine", près du feu! La grand-mère veille sur moi et me rajoute une couverture avant de s'allonger à ma gauche. A ma droite, le petit dort déjà. Au dessous, on peut entendre les poules et les cochons qui eux aussi sont prêts à dormir. Je suis décidemment bien entourée!



La nuit a été bonne. Le feu m'a bien réchauffée mais je me suis sentie un peu asphyxiée par la fumée qui en émanait. La grand-mère s'est levée à 5h30, avec les poules, et moi à 7h.
Aujourd'hui, c'est dimanche, jour de messe alors avec Gustavo et la grand-mère on se rend dans une des deux églises du village. Car ici, il y a environ 50% de chrétiens et 50% de bouddhistes.
C'est assez incroyable cette dévotion avec laquelle ils pratiquent leur religion, quelle qu'elle soit.



Après le petit-déjeuner, on reprend la route et on est tout de suite dans le vif du sujet. Les descentes sont très raides, Yvonne finit sur les fesses, Gustavo trouve que finalement ce n'est pas une mauvaise idée et en fait autant, voilà un trek pour les casse-cou.

Ce matin, on est à la recherche de gibbons. On les entend...Nawey connaît son métier et grâce à lui on parvient vite à les voir. Il faut se faire petits et silencieux, se faire oublier pour que les singes nous oublient eux aussi et reprennent leurs "danses", passant de branche en branche, tels de véritables acrobates.
Et quand un singe n'est vraiment pas très loin, toutes les techniques sont (plus ou moins) bonnes pour l'attirer vers nous!!



Vers 12h, on atteint le village où il est prévu qu'on mange. Il y a des enfants partout et tous veulent nous voir.





Après le repas, on a même droit à un match de boxe thaïlandaise à la télé.



14h, c'est l'heure de repartir, direction les cascades de Mae Sa Wannoi.







16h55, on rejoint la route principale où nous attend un véhicule. On s'achète tous une petite glace pour nous récompenser de nos efforts et on s'installent à l'arrière du pick-up pour le retour à Mae Sariang.

Le soir, on se retrouve dans un des bars-restaurants de la ville; pour Martin, Yvonne et Emmanuel, c'est leur dernière soirée à Mae Sariang. Gustavo et moi avons prévu de rester encore une journée, on la passera donc ensemble!


Les anecdotes du jour:
*Il y a énormément de chiens en Thaïlande...c'est plutôt rassurant, on se dit que s'ils sont dans la rue, ils ne sont pas dans nos assiettes mais parfois, les chiens ont vraiment une vie de chien...





*Un bon guide c'est un guide qui se met en quatre pour ses clients. Et quand les gibbons brillent par leur absence et que le désespoir s'empare du groupe...



dimanche 29 janvier 2012

De Mae Sot à Mae Sariang

Vendredi 27 janvier
6h, le réveil sonne. 6h35, je quitte la guesthouse et à ma grande surprise, la ville se réveille à peine. Je n'ai pas fait cinquante mètres en direction de la station de bus qu'une moto-taxi me klaxonne. C'est pas de refus! 6h45, je suis à la station où j'ai prévu de prendre un songthew pour rejoindre la petite ville de Mae Sariang, située à 226 kms au nord de Mae Sot. Mais tout ne pouvait pas être aussi parfait et j'apprends en arrivant que le "bus" de 7h00 est annulé, le prochain partira donc à 8h20. Contente de m'être levée à 6h pour finalement partir plus de 2h après...Pas grave, je suis en vacances (et en Thaïlande) donc pas pressée et encore moins stressée! Je finis donc de prendre mon petit-déjeuner et je sors un bouquin que j'ai récupéré l'autre jour à la guesthouse de Sukhothai (La Délicatesse, de David Foenkinos).
8h20, c'est parti pour 6h de route! Ca fait long mais je sais que ça en vaut la peine. La route longe la frontière birmane et la région de Mae Sariang est, parait-il, une des plus belles pour les treks.
A peine partie, je profite d'un passage à la station service pour ressortir mon pull de la valise. Il fait frais ce matin, surtout à l'arrière d'un songthew. Les deux thaïes qui m'accompagnent sortent chacune une paire de chaussettes. Avec les tongs, c'est la grande classe!
Lancé à toute vitesse (60 kms/h peut-être?), le chauffeur oublie à plusieurs reprises des passagers le long de la route! Coup de frein, un semblant de marche arrière et les pauvres oubliés, souvent chargés, qui courent à notre rencontre. Image surréaliste mais tellement authentique.
Occupée à admirer le paysage, je perds quelque peu la notion du temps mais soudain je suis rappelée à une cruelle réalité. On longe le camp de réfugiés de Mae La qui s'étend sur environ 3kms et qui abriterait environ 60 000 personnes!!! Mes sentiments sont mélangés mais quand tout d'un coup rugit dans mes oreilles la chanson de Florent Pagny "Ailleurs Land", je me dis qu'au-delà de ces barbelés, effectivement c'est...ailleurs.





Un peu plus tard, notre songthew fait un crochet par un petit village où il s'arrête. On ne sait pas trop ce qu'on attend jusqu'à ce qu'apparaisse une femme flanquée de 4 hommes. Les garçons, silencieux, s'installent sur la banquette, la femme parlemente un instant avec le chauffeur, s'éloigne et nous on repart. Au fil des kilomètres et surtout des contrôles de police, je commence à comprendre...Parfois le chauffeur s'arrête pour passer un coup de fil, raccroche, repart, quelques minutes plus tard, on arrive à un barrage, un policier s'approche, le chauffeur lui glisse un billet dans la main et personne n'a à sortir sa pièce d'identité. Peu de temps avant notre arrivée à Mae Sariang, deux scooters apparaissent de nulle part, un petit coup de klaxon au chauffeur de notre songthew et celui-ci s'arrête. Les 4 gars descendent, prennent place sur les scooters et fiuuuu, disparus!

Une fois à Mae Sariang, je cherche où dormir (cette fois je n'avais pas réservé mais j'avais quand même repéré deux ou trois adresses). La première sera la bonne. La Road Side Guesthouse n'offre rien d'exceptionnel mais c'est suffisant et puis les deux petites dames qui sont là disent oui à tout et ça, ça me fait marrer (en fait, je crois qu'elles ne comprennent pas grand-chose à ce que je leur demande mais bon…).
Il est déjà 15h, je cherche un endroit où manger assise puis je visite la ville (c'est assez rapide!).







Je tombe sur le marché du vendredi où je fais mon plein de fruits (bananes, mangue et même des fraises).





Ensuite je pars à la recherche d'une agence pour trouver de quoi m'occuper les jours à venir. Je négocie un trek de 2 jours, uniquement de la marche, avec nuit chez les Karens. Marché conclu, je repars demain matin dans les montagnes alentours!


Les anecdotes du jour:
*Je suis arrivée à Mae Sariang recouverte de la tête aux pieds d'une épaisse couche de poussière. Le songthew,on est à l'air libre, c'est sympa, mais ça l'est moins quand la route est en travaux!