samedi 4 février 2012

Le jour où j'ai commencé à croire en Bouddha

Vendredi 03 février
6h30, le réveil sonne. Tout juste un mois après mon arrivée en Thaïlande. Un jour comme un autre; je me prépare, je déjeune, je boucle le sac, je règle la guesthouse et je m'en vais. J'ai fait appeler un tuk-tuk pour me rendre à la station de bus qui est un peu excentrée. A peine ai-je mis un pied hors de l'hôtel que mon chauffeur arrive. Timing parfait.

7h35, j'arrive au terminal de bus. J'avais lu que l'autocar pour Chiang Mai partait à 8h, c'est finalement 8h30. Je vais devoir attendre un peu. Pour une énième fois, je sors mon guide du sac, la carte de la région et même l'ordinateur sur lequel j'ai stocké toutes sortes d'informations. Un quart d'heure plus tard, j'ai un tout nouveau programme pour les jours à venir!

Il est presque 8h30,le bus est sur le point de partir. Je suis devant la porte, un moine s'apprête à monter à bord. Un regard, un sourire, le moine sort un bracelet de sa poche et me le remet. "Ca change tout, là je me sens carrément plus proche de Bouddha", pensai-je à cet instant même si j'apprécie profondément le geste. On en reparle plus tard.

Après 2h30 de route, je fais retentir la sonnette du bus. Coup de frein, il s'arrête, je descends. Eh oui, après un mois ici, j'ai quand même appris pas mal de choses, entre autres que je ne suis pas obligée de me laisser conduire jusqu'à la station de bus officielle alors que l'autocar passe juste devant la guesthouse où je souhaite aller. Il faut juste avoir l'œil et être prête à descendre rapidement.

Je me trouve donc à Soppong, aussi appelée Pang Mapha. Ma mission est simple: trouver un hébergement pour le lendemain, y laisser mon gros sac en consigne, puis trouver un VTT à louer pour ensuite me rendre dans un petit village à 9kms de là où je pense passer la nuit.
A la Jungle House, l'accueil est tout simplement formidable. C'est ok pour la chambre, c'est ok pour le sac. Voilà une affaire qui roule. Seul hic, mon plan a été établi à la dernière minute, j'ai donc besoin de défaire et refaire mes sacs pour ne partir qu'avec le minimum. Dix minutes plus tard, tout est en ordre. Cette fois, mission vélo. En ville, pas de location de vélos, juste des scooters ou alors les moto-taxis qui peuvent m'emmener jusqu'à Tham Lot, ma destination du jour mais c'est finalement assez cher. Tant pis, j'y vais à pied! Il est 12h, le soleil est au zénith mais je me sens bien. Après 3 jours consécutifs de visites à moto, j'avais besoin de me dépenser un peu.



Après environ 2kms, Rik le Canadien passe en scooter et m'offre de m'embarquer. Je réfléchis un quart de seconde et me voilà partie avec lui. Ils sont 4 en fait. Lui, deux amis canadiens et la fiancée thaïe de l'un deux. En un clin d'œil, il me dépose au Cave Lodge où je souhaite louer une chambre.

John, le propriétaire, passionné de la région et tout particulièrement des grottes qui s'y trouvent, me propose un super bungalow (cher) ou un lit en dortoir (pas cher!). Le dortoir est plutôt très bien, il n'y a qu'un lit sur cinq d'occupé pour l'instant. Je prends!

13h, carte en main, je suis prête, je pars randonner!
Je longe la rivière, je remonte dans le village et je prends la "route" en direction du village karen de Muang Phaem. Les paysages sont splendides, ça monte et ça descend très fortement. Le soleil est chaud, très chaud.







Une fois, deux fois, des gens me doublent et me proposent de m'emmener, en scooter ou en pick-up. "C'est gentil, je préfère marcher!". Ils doivent me prendre pour une dingue...A la troisième, j'accepte! J'ai déjà marché 2h et je ne suis encore pas au village, ça m'avancera un peu. Finalement, j'étais tout près du village et après trois minutes de route, ce brave garçon me dépose devant chez lui. Avant de me laisser repartir, il m'invite à un verre d'eau bien fraîche. C'est pas de refus!
Je traverse le village, je m'arrête acheter un Coca chez l'épicier du coin avec qui je discute un moment. Sa femme fait la lessive pendant que lui termine un gilet!








Je lui explique où je veux aller, il me dit qu'effectivement, un peu plus loin sur la route, je dois prendre un chemin sur la droite et, en m'indiquant une plantations de bananiers au loin sur la montagne, il me dit qu'en suivant ce chemin je passerai par là-bas. D'accord, je repars.
A peine ai-je quitté la route principale, je me retrouve au bord d'une rivière que je dois traverser. Pas de pont, pas de gros cailloux à portée de main...j'enlève les chaussures et je passe.



Après quelques allées et venues, je trouve enfin un chemin. Je grimpe, je grimpe, je grimpe encore et tout d'un coup...plus de chemin. J'ai perdu le chemin, je ne sais pas encore comment. Je passe dans des endroits où même un chien ne passerait pas, accroupie, je me fais toute petite. Parfois, je retrouve un semblant de chemin et avec lui un peu d'espoir...mais après quelques mètres, de nouveau de la broussaille. Je regarde l'heure. 15h40, j'ai encore le temps de revenir sur mes pas et de rentrer par la route. Je fais demi-tour et là, miracle! Quelqu'un a dû mettre ce chemin sous mes pieds. Bouddha?
Je repars de plus belle jusqu'à atteindre la crête que je dois longer, selon la carte, jusqu'au point culminant où je trouverai un sentier pour redescendre au bord de la rivière. Alors, je marche, je marche, je marche encore. La vue de part et d'autre de la montagne est jolie mais toujours pas de sentier.



J'atteins le point le plus haut, je cherche mais rien. Il est 16h30, cette fois il ne me reste guère plus d'une heure avant que le soleil ne se couche. C'est décidé, le chemin je vais le faire moi-même, je vais descendre à travers cette forêt. Il y a beaucoup de feuilles mortes, c'est assez glissant. Alors quand, par miracle (ça fait deux!), je trouve un bâton de marche en bambou (déjà taillé) sur mon chemin, tout devient plus facile. Et puis, peu de temps après, un chemin!!!! Alors, merci Bouddha, merci, merci, merci!! Je descends à toute allure et me revient alors en tête mon objectif du jour: être à la sortie de la grotte de Tham Lot au coucher du soleil pour assister au bal des oiseaux et des chauves-souris qui entrent et sortent respectivement de la cavité.
Mission accomplie et avant ça, j'ai même eu le temps de passer au stand de ravitaillement!




Les anecdotes du jour:
*Loin, très loin d'être une anecdote...Pour qu'un apprentissage soit complet, il faut aussi être confrontée à des situations difficiles et parvenir à les surmonter. Et alors que certains prônaient la prudence il y a quelques jours en me sachant "perdue" dans la campagne, que vont-ils penser en lisant ce post? J'espère qu'ils retiendront que, loin de paniquer, j'ai gardé calme et sang-froid à tout moment et que, comme les chats, je retombe toujours sur mes pattes! Qu'en aurait-il été sans le coup de pouce de Bouddha? On ne saura jamais………

*Calme et sang-froid aussi quand je reçois de la visite sur la manche de mon pull.

3 commentaires:

  1. Qui sait ??? Bouddha t'a peut-être aidée à retrouver ton chemin ! ton calme aussi c'est certain. Mais une fois de plus un récit palpitant. Félicitations Laurianne. Bises.

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  2. Comme j'aime encore toujours te lire !!! Fais attention à toi quand même ... Qui sait peut être que le bracelet du moine t'as porté chance :0). Des gros bisous.

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    1. Merci Stéphane! C'est vrai que ce jour-là, c'était un peu limite surtout que je suis partie l'après-midi et qu'ici le soleil se couche tôt. Mais c'était une bonne expérience quand même, je crois que j'ai appris pas mal de chose sur moi-même dans cette forêt!! Bises.

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