mercredi 21 mars 2012

Coupée du monde

Lundi 19 mars 2012
Une fois encore j'ai fourré dans mon petit sac à dos de quoi survivre pendant deux jours et une fois encore je prends la route en scooter. Je prévois de rentrer demain en fin d'après-midi après avoir fait un grand tour au nord-ouest de la ville, dans les montagnes bordant le Laos.
A 7h30, mes toasts et mes œufs sont prêts. Les uns après les autres, les clients de l'auberge apparaissent, tous des hommes, tous des motards qui parcourent les routes magnifiques de ce beau pays. Forcément j'attire l'attention et chacun y va de son petit conseil; je dois avoir une tête de débutante, à moins que ce ne soit ma moto qui me discrédite!



A 8h, je suis la première à quitter la guesthouse; moteur à froid, le scooter n'a pas l'air aussi motivé que moi à partir mais je lui fais vite entendre raison!
Après quarante kilomètres de route vers le nord, je fais un petit détour par Nong Bua, un village Thaï Lü où il y a parait-il un joli temple.







Derrière le temple, il y a surtout une maison "modèle" de style Thaï Lü et des petites dames qui s'affairent à la confection de vêtements et d'étoffes. L'une d'entre elles est toute contente de me montrer comment fonctionne sa station de travail et me propose même d'essayer!











Après avoir visité la maison, j'hésite à passer un petit coup de balai afin d'effacer toutes traces de mon passage!





Je fais aussi un petit tour dans le village avant de repartir, les piments sèchent au soleil et j'ai l'impression de me retrouver dans le village basque d'Espelette.



Après avoir franchi la ville de Pua où je refais le plein par précaution, je quitte l'axe principal et m'engage sur une route secondaire qui sillonne les montagnes et où je ne croise presque personne.







En chemin, je m'arrête aux différents points de vue, parfois il faut grimper un peu pour y accéder et souvent la vue n'est pas exceptionnelle, la faute à cette fumée émanant des champs que les paysans font brûler.







Vers 12h, nouvelle pause pour admirer le paysage et je retrouve un groupe d'étudiants en train de pique-niquer. Je n'ai pas encore eu le temps de prendre une photo qu'ils m'invitent déjà à partager leur repas! Un sachet de riz, un sachet de viande de bœuf merveilleusement cuisinée, une bouteille d'eau et je m'installe près d'eux. A ma grande surprise, ces universitaires ne parlent quasiment pas un mot d'anglais. Il faudrait m'expliquer là…





Je continue mon ascension jusqu'à atteindre l'altitude de 1684m puis j'entame la descente où il faut parfois redoubler de prudence car il y a des zones de travaux.



Après une vingtaine de kilomètres, j'arrive à Bo Luang, une cité qui vit du commerce du sel. Au centre du village se trouve un puits au fond duquel ils récupèrent de l'eau provenant d'un lac salé aujourd'hui asséché.
L'eau puisée est ensuite chauffée pendant des heures pour que le sel se retrouve à la surface. Celui-ci est ensuite déposé dans des paniers où il termine de s'égoutter.







Il est ensuite stocké dans de grands bacs et "commercialisé".



En repartant de Bo Luang, je fais un petit détour par le Parc National de Khun Nan où je prévois de marcher une petite heure jusqu'à atteindre le sommet de la montagne et avoir ainsi une vue sur le Laos. Malheureusement en y arrivant, on me fait non de la tête, difficile d'en savoir plus, je dois donc faire demi-tour et reprendre la direction de Phu Fa, mon point de chute du jour.

Arrivée au village de Phu Fa, je tourne à gauche pour accéder à un Centre de Développement où je compte passer la nuit (merci au Lonely Planet pour l'info car dans la région les hébergements se font rares ou alors très chers). Je m'enfonce dans la montagne et au milieu de nulle part surgit ces quelques bâtiments entourés de plantations de thé et autres terrains agricoles. La vue est splendide.





Je me rends à l'accueil pour m'assurer que je peux avoir une chambre et là, les deux filles derrières leurs ordinateurs se regardent et me disent que c'est plein! Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire et de leur faire remarquer qu'il n'y a absolument personne dans ce trou paumé. Dans un anglais très limité, elles font semblant de s'intéresser à mon cas et essaient de m'envoyer dans un village pas très loin, par là-bas où peut-être je pourrais trouver où dormir, etc… J'ai compris, l'hébergement est plein, plein de mauvaise volonté oui! Après leur avoir dit d'où je venais et où je devrais aller si finalement je ne pouvais pas dormir au centre, elles trouvent soudain une chambre…à 900 baths! Je leur dis que c'est un peu trop pour moi et que j'ai vu qu'il y avait des dortoirs alors elles se regardent encore une fois et finalement me proposent un lit dans le dortoir pour 200 baths avec le petit-déjeuner inclus.
Et effectivement, le dortoir est plein à craquer...tellement que les lits ne sont même pas faits! Ce qu'il y a de sûr c'est que je ne serai pas à l'étroit ici!



Pas de réseau, pas de wifi, pas de farang...c'est coupée du monde que je profite de la tranquillité de cette fin d'après-midi au milieu des montagnes pour finir mon bouquin et écrire mon "blog de bord" alors que le soleil est sur le point de se coucher.









Vers 18h30 et alors que j'ai vu partir les employés du centre un à un sur leur scooter, je me demande bien s'il va rester ici quelqu'un en mesure de me servir un repas. En repartant vers ma chambre, je vois de la lumière au restaurant; je m'approche pour savoir jusqu'à quelle heure je peux venir diner et la jeune fille me montre une table montée avec soupe, assiette de riz, assiette de légumes et plat de noodles...C'est pour moi tout ça? Et là, maintenant? Bon ok, je vais manger pendant que c'est chaud!




Les anecdotes du jour:
*Une fois de plus, mon casque aura fait une jolie balade attaché à l'avant du scooter. Non pas que je ne veuille pas le porter mais quand au moment de partir, je me rends compte que l'attache est cassée, il est trop tard pour aller le changer, le magasin n'ouvrant qu'à 9h. Alors je fais les trente-cinq premiers kilomètres, casque sur la tête, attache nouée sous le cou et surtout moi, raide comme un piquet par crainte que celui-ci ne s'envole. Comme il est tout aussi dangereux de conduire à une main (la deuxième tenant le casque) que de ne pas porter de protection, je choisis de l'enlever, au moins je pourrai tourner la tête pour voir le paysage!


*En arrivant au Centre de Développement, je m'installe à la terrasse du bar (qui soit dit en passant ne doit pas faire un gros chiffre d'affaires) et je commande un jus de mûres. La serveuse me tend la bouteille en faisant une tête un peu bizarre et c'est vrai qu'à y regarder de plus près, il y a une sorte de dépôt sous la capsule. J'ouvre, je goûte une fois, je goûte deux fois et là je lui fais comprendre qu'il y a un petit souci. Le jus a fermenté et j'ai presque du vin à la place!
Ca les a bien fait rire, elle et sa collègue, et elles ont pris un malin plaisir à faire goûter le jus fermenté à tous ceux qui passaient par-là!



*Alors que je buvais tranquillement mon jus de mûres (le bon cette fois), j'entends des crépitements pas très loin. Je lève les yeux de mon ordinateur et je vois la colline en feux! Ca a duré dix minutes et puis fini, plus rien. Je suis curieuse de savoir comment ils maîtrisent le feu et aussi quel est l'intérêt de tout brûler comme ça.



*Lors de mon séjour au Cambodge en novembre 2010, un moine bouddhiste m'avait remis un bracelet. Ce soir, il a enfin fini par céder et j'ai pu faire un vœux. C'est bien la première fois que je suis contente de casser quelque chose!

*Spéciale dédicace à mon papa: Pas besoin d'acheter de home-trainer, tu dois pouvoir t'en fabriquer un. En voici un modèle:

4 commentaires:

  1. Pero mi niña... ¿no sientes miedo en alguna ocasión? Ese paraje que señalas me da un no se qué....
    Besitossss

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  2. Oh pas mal le home-trainer !!!!!! Je pourrais même faire mieux . Et toi du vélo rose, tu passes au scooter rose et sans casque ! Attention, plus que quelques heures à profiter de ces jolis paysages et jusque là ça c'est plutôt bien passé pour toi alors reste prudente . Mais bon je ne vois pas ce qui me pousse à te donner des conseils alors que tu as rondement bien organisé ton périple en thaïlande . Maintenant j'attends ton retour avec impatience et la semaine à Besançon va t-elle te suffire à nous raconter ces 3 mois de voyage ? bisous . Philippe

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    1. Vous raconter mes 3 mois de voyage?? Mais je fais quoi tous les soirs ici même??!! :-)

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    2. Tu as fait un super boulot, ton blog est super, mais j'imagine qu'il te reste qq anecdotes en réserve que tu nous raconteras de vive voix ! bisous

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